Dans l’atelier de Christian Maury, j’ai eu le privilège de participer à la restauration de cette pièce exceptionnelle.
La spécificité du travail de dorure dans la Bibliothèque de la Reine est sans aucun doute le rapport entre l’or vert et l’or jaune. La complexité de la réalisation de ce travail est de dorer à l’eau en rechampis des surfaces excessivement réduites. Nous mettons en évidence le travail réalisé sur les portes de la bibliothèque sur les ornements de raies de cœur et perles où les dards sont en or jaune, les ailes en or vert. Les feuilles étant coupées en plus de 30 morceaux, la mise en œuvre demande une minutie extrême.
La pièce compte environ 350 mètres linéaires de moulures de porte, ce qui laisse penser un délai de réalisation à la fabrication considérable et un nombre de doreurs importants. La réalisation des quatre mètres linéaires que nous avons dû refaire sur les deux portes de la pièce nous ont permis de déterminer un temps de réalisation d’environ une journée par mètre.
Les mêmes difficultés ont été constatées sur les rubans encadrant les vitres des fenêtres de la
bibliothèque. Les tiroirs ont demandé une rigueur similaire dans la dorure comme dans la qualité des rechampis de peinture.
Le travail réalisé lors de la réfection de la bibliothèque à privilégier la conservation et une intégration des parties restaurées pour rendre une lecture cohérente de l’ornementation de la pièce.
Les chiffres de Marie Antoinette, retrouvés après un sondage dans les médaillons de chaque tiroir et faux tiroir, ont pu être restitués. En effet ces chiffres représentaient la royauté et ont été détruits après la révolution comme les fleurs de lys au Château de Versailles.
Ayant une trace attestant de la présence de ces chiffres ainsi que plusieurs documents d’archives, nous avons pu les restituer. Ces nouvelles pièces sont en résine afin d’assurer la réversibilité de notre intervention.
Reprise de la dorure sur les façades de tiroir successivement à l’or jaune puis à l’or vert. L’ensemble de la peinture de la bibliothèque, mais aussi de son supplément a été reprise suite à des sondages à plusieurs endroits afin de révéler les couches successives qui ont été appliquées au fur et à mesure des restaurations.
